Fornication/adultère

Que Dieu me pardonne et me guide pour tout ce que j’aurais pu mal interpréter dans cette étude et ailleurs. Qu’Il puisse nous guider vers une meilleure compréhension de Sa révélation afin que nous puissions nous purifier et accroître notre savoir.

Quelle est la sentence en cas de fornication ou d’adultère dans le Coran ?

Dieu nous a ordonné de préserver notre chasteté à tout prix:

(33:35) Les musulmans et les musulmanes, les croyants et les croyantes, ceux qui sont obéissants et celles qui sont obéissantes, ceux qui sont véridiques et celles qui sont véridiques, ceux qui sont patients et celles qui sont patientes, ceux qui sont humbles et celles qui sont humbles, ceux qui sont charitables et celles qui sont charitables, ceux qui jeûnent et celles qui jeûnent, ceux qui gardent leur chasteté de même que celles qui [la] préservent, ceux qui commémorent Dieu fréquemment, de même que celles qui [le] commémorent: Dieu leur a certes réservé un pardon et une récompense sublime.

(23:5) Et ceux qui préservent leur chasteté.

(24:30) Enjoins (Ô Mohammed) les croyants de baisser leurs regards et de préserver leur chasteté; c’est ce qu’il y a de plus pur à votre égard. En vérité, Dieu est pleinement conscient de leurs actes. (24:31) Et enjoins les croyantes de baisser leurs regard et de préserver leur chasteté, et de ne rien révéler de leurs attraits si ce n’est ce qui est manifestement apparent, et de rabattre leurs voiles sur leurs poitrines…

Transgresser ce commandement est un péché catastrophique en Islam:

(24:2) [Pour ce qui est de] de la fornicatrice (azzâniyatou) et du fornicateur (azzânî), fouettez chacun d’eux de cent coups de fouet, et ne soyez point épris de pitié pour eux dans l’exécution de la loi de Dieu, si vous croyez en Dieu et au Jour ultime. Et qu’un groupe de croyants soit témoin de leur (duel = tous les deux) châtiment. (24:3) Le fornicateur ne pourra se marier qu’avec une fornicatrice ou une polythéiste. Et la fornicatrice ne pourra se marier qu’avec un fornicateur ou un polythéiste; Une telle chose a [par contre] été proscrite aux croyants (al mouwminin = les musulmans). (24:4) Et ceux qui lancent des accusations contre des femmes libres (mouhsanat = femmes chastes, mariées ou non, et non captives, voir 5:5) sans produire par la suite quatre témoins, fouettez-les de quatre-vingts coups de fouet, et n’acceptez plus jamais leur témoignage. Voila ceux qui sont transgresseurs, (24:5) A l’exception de ceux qui, après cela, se repentent et s’amendent, car Dieu est Celui qui protège, le Miséricordieux. (24:6) Et (quant à) ceux qui accusent leurs épouses, mais n’ont pas d’autres témoins qu’eux mêmes, le témoignage de chacun d’eux doit être de quatre serments [au nom de] Dieu qu’il est certes du nombre des véridiques, (24:7) Et le cinquième que la malédiction de Dieu s’abatte sur lui s’il est du nombre des menteurs. (24:8) Mais le châtiment [de 100 coups de fouet] lui sera épargné si elle prête serment par quatre fois [au nom de] Dieu qu’il [son mari] est certes du nombre des menteurs, (24:9) Et le cinquième [serment] que la colère de Dieu s’abatte sur elle, s’il est du nombre des véridiques. (24:10) Et, [pouvez-vous seulement imaginer ce qu’il adviendrait] s’il n’en n’était de la grâce de Dieu à votre égard et de Sa miséricorde, et [du fait] que Dieu est celui qui revient sans cesse, le Sage !

1. Définition de Zinâ (زنى = fornication/adultère).

Aucun verset du Coran ne fait la distinction entre l’adultère et la fornication: mariés ou pas, les deux coupables sont punis ensemble de 100 coups de fouet, comme le montre 24:2: « Et qu’un groupe de croyants soit témoin de leur châtiment ».

– « Leur » est un pluriel duel et suggère que les deux personnes (l’homme et la femme) pris en flagrant délit de fornication seront punis ensemble. Il s’agit d’une loi générale (le Coran est pleinement détaillé), car il est évident qu’un homme marié pourrait avoir des relations extra conjugales avec une femme mariée ou non, et vice versa, de même que deux personnes non mariées: Dans tous les cas de figure, la punition est de 100 coups de fouet pour les deux coupables dans une société islamique.

– Le Coran fait la différence entre « s’approcher de l’adultère » (voir 17:32) et la fornication elle-même. 4:25 précise qu’avoir un amant est interdit, qu’il y ait des relations sexuelles ou pas. Pour ces raisons, la définition de Zinâ (fornication/adultère, pas de différence en Islam) implique un contact sexuel; par exemple, embrasser une personne peut facilement constituer un premier vers la fornication, car il y a un grand danger de passer à un stade plus avancé; il y a bien sûr plusieurs degrés graduels possibles et de plus en plus répréhensibles qui attesteraient du fait qu’une personne ait une relation extra maritale, avant l’acte de fornication en tant que tel. En d’autres termes, il est inimaginable qu’une personne puisse être convaincue de fornication ou d’adultère en Islam sans relation de type sexuelle proprement dite, tout en étant conscient qu’une personne commet un péché très grave avant même de commettre l’irréparable.

2. Pourquoi la lapidation est-elle en pratique dans les sociétés sunnites et chiites?

Bien que le Coran ne mentionne aucune sentence de lapidation pour adultère, de nombreux hadiths considérés comme authentiques décrètent que la punition en cas d’adultère est la lapidation. Par exemple:

Muslim, livre 017, N° 4191:

‘Ubada b. as-Samit a rapporté que le messager de Dieu (Que la paix soit sur lui) a dit : « Suis mon enseignement, suis mon enseignement. Allah a ordonné à leur égard: Quand un homme non marié est coupable d’adultère avec une femme non mariée, ils sont punis de 100 coups de fouets et sont bannis pour une année. Et si un homme marié commet l’adultère avec une femme mariée, ils sont punis de 100 coups de fouets et sont lapidés à mort ».

Muslim, Livre 017, N° 4201:

Ibn Abbas a rapporté que le prophète (que la paix soit sur lui) a demandé à Ma’iz b. Malik: « Est-ce que ce que j’ai appris est vrai ? » Il répondit : « Qu’as-tu entendu ? » Il dit : « J’ai entendu que tu as commis l’adultère avec la jeune esclave d’un tel et un tel ? » Il répondit: « Oui ». Il (le narrateur) dit: Il prêta alors serment quatre fois. Il (le saint prophète) prononça alors la sentence contre lui et il fut lapidé (à mort).

3. La lapidation est-elle mentionnée dans le Coran?

L’acte de lapidation est mentionné à plusieurs reprises dans le Coran mais exclusivement en relation avec des idolâtres ou des gens qui rejettent l’Islam (11:91, 18:20, 19:46, 26:116, 36:18).

Exemple:

(11:91) Ils proclamèrent : « Ô Chouaïb, nous ne comprenons pas ce qui tu dis, et nous te considérons comme faible par rapport à nous; s’il n’en était de ta famille, nous t’aurions sûrement lapidé, et tu n’as aucun moyen d’exercer de pouvoir sur nous.

La lapidation pour adultère n’a jamais été une loi coranique, et aucun croyant n’est jamais associé avec la pratique de cette loi satanique dans le livre de Dieu.  

Selon le Coran, la punition en cas de fornication ou d’adultère n’est pas la lapidation, mais 100 coups de fouet (24:2).

Les 100 coups de fouet ne peuvent en aucun cas être suivis dans un deuxième temps par la peine de lapidation pour une personne mariée comme le prétend le premier hadith cité ci-dessus, (et ainsi que les égarés qui suivent les hadiths au lieu du Coran le prétendent) car 24:3 indique qu’une personne qui a reçu le châtiment de 100 coups de fouet (mariée ou pas) peut par la suite se marier soit à une personne adultère soit à une polythéiste. Les sunnites et les chiites qui prônent la lapidation à cause des hadiths sont confrontés à un dilemme: Par quel miracle un mort (et qui plus est par lapidation) pourrait-il se marier ?

4. Exposer la loi satanique de lapidation pour adultère: Peut-on diviser la mort par deux ?

4:25 Et quiconque d’entre vous n’est pas en mesure de se permettre d’épouser des femmes libres (mouhsanat = femmes libres, non esclaves) croyantes (mouwminati = personnes qui pratiquent la religion musulmane), alors [prenez une épouse] parmi les jeunes filles croyantes que vous possédez (lit. « avec vos mains droites » = sous le joug de l’esclavage). Dieu connaît [la nature de] votre foi, les uns comme les autres, alors épousez-les avec l’autorisation de leur famille, et décernez-leur la dot qui leur revient de façon équitable; [elles doivent être] vertueuses et non pas se livrer à l’immoralité, et ne pas s’attribuer d’amants. Si une fois mariées, elles se rendent coupables d’un acte d’immoralité (dans le contexte, l’adultère) (atayna bifahichatin), elles reçoivent la moitié du châtiment qui revient aux femmes libres (mouhsanat = femmes non esclaves, mariées ou non, pas forcement musulmanes dans l’absolu selon la définition stricte de mouhsanat) (100/2 = 50 coups de fouet). Ceci est à l’intention de quiconque parmi vous craint le pêché; et afin que vous soyez patients; c’est mieux pour vous, car Dieu est Celui qui protège, le Miséricordieux.

4:25 prouve de façon certaine que la lapidation est une loi païenne inspirée par satan le réprouvé. Il est impossible de diviser la mort (la lapidation est clairement une punition de mort) par deux (100/2 = 50 coups de fouet, mais diviser la mort par deux est une impossibilité absolue) et c’est la preuve que les nombreux hadiths qui prônent la lapidation en cas d’adultère sont des lois sataniques en pleine contradiction avec la parole de Dieu. Chaque fois que le Coran réfère à la lapidation, ce sont toujours des idolâtres qui menacent de l’appliquer, jamais des croyants. Même le rituel de lapidation de satan (pendant le pèlerinage) n’est pas mentionné dans le Coran, et ne fait pas à mon sens pas partie du vrai rituel de pèlerinage décrit en détail dans le Coran (la vraie raison pour laquelle on va à Mina est pour sacrifier un animal et méditer sur la miséricorde immense de Dieu, et non pour détourner notre attention de Dieu par la pratique d’un rituel païen). L’invention du rituel de lapidation de satan vient certainement de la confusion du fait que satan porte l’attribut de « rajîm » dans le Coran (« réprouvé », « rejeté » … du paradis voir 15:34, 38:77), et qui fait partie de la racine « rajama » (« lapider »), mais ne comporte pas le même sens dans le contexte général du Coran. On entend souvent des gens dire « je cherche refuge auprès de Dieu contre satan le lapidé » (au lieu de réprouvé, faisant référence à 16:98), mais c’est ignorer le sens réel des versets 15:34 et 38:77.

Les versets 24:2-10 et 4:25 indiquent que, dans une société musulmane, la punition coranique pour adultère en général doit être appliquée aux deux personnes coupables de fornication, la seule exception pouvant être le cas de juifs ou chrétiens lorsqu’aucun musulman n’est impliqué (car sinon les deux coupables sont punis ensemble), car une société islamique autorise des tribunaux juifs ou chrétiens, le Coran reconnaissant que la loi de Dieu est présente dans la Bible, voir le commentaire de 5:47 plus loin).

Selon le Coran, ce qui fait la différence entre une punition de 100 ou 50 coups de fouet est le fait qu’une personne ait été libre (mouhsanat) ou sous le joug de l’esclavage avant le mariage. Une personne croyante (mouwminat = musulmane dans le contexte du Coran) mariée et auparavant sous le joug de l’esclavage ne reçoit que 50 coups de fouet en cas d’adultère selon 4:25.

Par équivalence, une femme non musulmane mariée et auparavant esclave qui commettrait l’adultère avec un musulman recevrait 50 coups de fouet, mais 100 si elle est a toujours été libre.

17:32 Ne vous mettez jamais [dans une situation où vous risquez] d’être proche de la fornication (azzinâ). En vérité, c’est un acte immoral et un chemin de perdition ! 17:33. Ne tuez jamais aucune âme, Dieu a prohibé un tel acte, à moins que ce ne soit dans le cadre de [ce que permet] la justice [coranique].  Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent] (voir 2:178). Que celui-ci ne commette pas d’excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi).

Dans le contexte des versets ci-dessus, il est une nouvelle fois clair que Dieu savait que les hommes allaient bafouer la loi coranique et la substituer par la loi satanique de lapidation. C’est pourquoi Dieu mentionne l’interdiction formelle de tuer un être humain juste après avoir fait référence au Zinâ (fornication). Le Coran n’autorise la peine de mort qu’en cas de meurtre, assassinat, ou autres crimes horribles (5:33, 17:33), jamais en cas de fornication. Quiconque applique la sentence de la lapidation en cas d’adultère au lieu de la loi de Dieu est passible de la peine de mort selon 17:32-33 et 2:178.

5. 100 coups de fouet: La punition s’arrête-t-elle là ?

(4:15) Et [quant à] celles de vos femmes qui commettent des actions immorales, appelez quatre d’entre vous à témoigner contre elles. S’ils témoignent, alors confinez les dans les demeures (éventuellement leurs demeures si c’est une solution qui permet de les isoler du reste de la société) jusqu’à ce que la mort les rattrape ou que Dieu manifeste une solution à leur égard (tel que le mariage si elles se repentent et se réforment). (4:16) Et quant aux deux [individus] parmi vous qui la commettent [l’action immorale], punissez les (de 100 coups de fouet en cas de zinâ). Mais s’ils se repentent et se réforment, alors laissez les en paix (c’est-à-dire: ne les assignez pas à résidence ou ne les emprisonnez pas). En vérité, Dieu est Celui qui accorde le repentir, [Le] Miséricordieux. (4:17) Dieu ne reçoit le repentir que de la part de ceux qui font le mal par ignorance et se repentent sans délai. Voilà ceux à qui Dieu accorde le repentir; Dieu est Omniscient et Sage. (4:18) Le repentir n’est point accepté de la part de ceux qui commettent le mal jusqu’à ce que la mort ne devienne manifeste à l’un d’entre eux, lequel s’écrie [alors]: « Voilà, je me repens à présent ! »; ni de la part de ceux qui meurent en état de mécréance. Voilà ceux à qui Nous avons préparé un châtiment douloureux.

Certains commentateurs prétendent que certains versets en abrogent, et par exemple que 4:15 est abrogé par 24:2. C’est totalement faux car le Coran décrète que rien n’abroge la parole de Dieu (voir notamment 6:115, 18:27). Le verset 2:106 est souvent cité hors contexte pour prétendre que certains versets du Coran en abrogent d’autres: Au contraire, on constate grâce au verset 2:105 que ce sont uniquement certaines révélations antérieures qui sont en réalité abrogées par le Coran, puisque ce dernier « subroge » les révélations antérieures (voir 5:48).

Loin de là, le verset 4:15 complète les versets 24:2 et 4:25 en matière de sentence en cas de fornication/adultère, et montre que si une personne commet ces actes immoraux mais refuse de se repentir et de se réformer, elle doit être assignée à résidence (ou emprisonnée) pour protéger le reste de la population.   

Notons également que le terme « fahichat » (فحشة = immoralité) en 4:15 pris dans le contexte général du Coran désigne potentiellement des péchés plus larges que la fornication/adultère entre un homme et une femme, et englobe également des péchés tels que l’homosexualité, le viol, la prostitution etc…

Si le verset 4:15 prend à titre d’exemple les femmes assignées à résidence (ou emprisonnée) en cas de fornication/adultère, 4:16 sous entend que les deux personnes coupables d’immoralité sont en réalité potentiellement visées par la sentence d’emprisonnement/assignation à résidence: « Mais s’ils se repentent et se réforment, alors laissez-les en paix » (c’est-à-dire dans le contexte que, hommes ou femmes, ne les assignez pas à résidence ou ne les emprisonnez pas). Il n’y a aucune raison que seules les femmes soient visées par cette sentence.

La société musulmane est une société qui ne tolère pas la corruption morale et prend des mesures strictes pour éviter qu’elle ne se propage. D’un autre coté, l’Islam est une religion de miséricorde qui offre une issue à toutes personnes qui s’amendent et se reforment sincèrement, dés lors qu’elles ne présentent plus de danger pour la société.

La punition en cas de zinâ s’arrête donc avec la sentence définie en 24:2 pour toute personne qui se repent et se reforme.

6. 100 coups de fouet: Est-ce une punition symbolique ou sévère ?

Nous avons étudié que la véritable punition coranique est 100 coups de fouet en cas de fornication/adultère, et que la peine de mort est strictement interdite par le Coran dans un tel cas. 24:2 proclame en plus le commandement suivant: « Ne soyez point épris de pitié pour eux dans l’exécution de la loi de Dieu, si vous croyez en Dieu et au Jour ultime. »

Nous ne pouvons pas nous voiler la face: Le châtiment en cas de fornication/adultère n’est pas simplement symbolique mais une vraie sentence, qui doit être appliquée. Nous devons alors prendre en considération les éléments suivants:

L’Islam est une religion de miséricorde; le but de cette sentence n’est pas de détruire physiquement une personne: 100 coups de fouet appliqués de façon impitoyable peuvent facilement (1) tuer une personne ou (2) la détruire physiquement et psychologiquement pour le reste de sa vie.

Une personne qui appliquerait la sentence et tuerait une personne commettrait au minimum un homicide, voir un meurtre si son but était d’appliquer la sentence de façon impitoyable dans l’intention de tuer; dans ce dernier cas, le bourreau serait passible de la peine de mort. Il est impensable pour toute personne sensée que la punition pour fornication/adultère se solde par la mort ou même des blessures autres que superficielles.

La sentence doit donc être substantielle mais superficielle, c’est-à-dire sans blesser ou faire saigner la personne. Par exemple, le coupable devrait être capable de travailler après l’avoir reçue; sa famille, ou lui-même, ne devrait pas avoir à souffrir financièrement en plus du choc causé par l’acte de fornication/adultère, parce qu’il (ou elle) ne pourrait plus travailler provisoirement ou durablement.

L’âge, le sexe et la condition physique de la personne devrait être pris en considération pour être sûr qu’un accident malencontreux ne survienne pas. Une personne en mauvaise condition physique pourrait recevoir une punition purement symbolique.

En bref, toute personne qui appliquerait une telle sentence devrait l’appliquer dans la crainte de ne pas outrepasser les limites définies par Dieu, car seuls les incrédules se comportent de la sorte. Méditons le sens du verset suivant:

(26:130) Et quand vous sévissez [à l’encontre de votre prochain], vous sévissez de façon impitoyable.

Le contexte de 26:130 revêt un sens très général (qui va très au delà par exemple du simple contexte d’une bataille) et désigne toute situation où l’on est amené à frapper ou porter atteinte à une personne physiquement. Le verbe « batacha » (بطش) signifie « sévir », « porter atteinte », « frapper », « saisir avec force », selon le contexte (voir par exemple 28:19, 44:16), le mot « batch » (بَطۡش), dérivé de la racine, signifie souvent dans le contexte « punition » comme en 85:12.

26:130 nous montre donc la différence entre les incrédules qui sévissent ou punissent de façon impitoyable et les croyants qui au contraire sont empreints de miséricorde et, dans le cas de la sentence pour zinâ, évalueront la situation avec cœur pour appliquer une punition mesurée. Une personne qui appliquerait la sentence pour fornication/adultère doit au préalable décider si elle se situe du coté des incrédules qui frappent de façon impitoyable ou des musulmans dont le cœur est empreint de miséricorde et de discernement.  Toutes ces déductions sont une question de bon sens et de cœur dans le contexte général du Coran.

7. La fornication est un péché catastrophique en Islam: peut-elle être pardonnée ?

La fornication, que l’on soit marié ou pas, est un péché absolument catastrophique car en plus d’avoir irrémédiablement perdu sa chasteté, la personne n’a alors plus que deux options en matière de mariage (24:3), l’une d’elles étant de se marier avec un ou une polythéiste. Si elle choisit cette option, elle sort clairement de la religion musulmane, à moins que la personne polythéiste ou non croyante n’ait l’intention de se convertir à l’Islam, auquel cas un grand péché pourrait finalement être partiellement atténué par la miséricorde de Dieu.  

La deuxième option est celle de deux personnes qui ont commis la fornication (ensemble ou de façon séparée) et qui peuvent être pardonnées aux yeux de Dieu et de la communauté musulmane et se marier ensemble si ils elles s’amendent et suivent les commandements de Dieu, et ainsi rester dans le giron de l’Islam.

En revanche, la loi décrétée en 24:3 indique indiscutablement que se marier à une personne qui a commis le péché de fornication est strictement interdit à tout musulman ou musulmane qui ne l’a jamais commis. Le fornicateur n’est ainsi plus jamais considéré au même niveau que les autres musulmans en matière de loi maritale, et montrent en tout cas qu’un tel acte est si grave que cela revient en réalité à quasiment se bannir de facto de la religion musulmane.

L’adultère, compte tenu des répercutions en matière de droit marital, implique automatiquement la dissolution du ou des mariages impliqués dans la relation illicite. Un ou une épouse peut par contre décider de pardonner une liaison extra maritale si la relation n’est pas allé jusqu’à une relation de type sexuel.

Une personne musulmane non mariée coupable de fornication et qui ignorait sincèrement que la punition décrite dans le Coran (100 coups de fouet) s’applique également aux personnes non mariées par manque de connaissance du Coran peut être pardonnée de la sentence à mon sens, à condition qu’elle se réforme sincèrement et ne commette jamais plus un tel acte. Il est un fait que beaucoup de musulmans n’ont pas une connaissance claire des lois coraniques, et qu’il est alors injuste de condamner une personne qui n’a pas agi en pleine connaissance de cause. Il serait alors certainement plus juste pour le futur conjoint que la personne se marie par la suite à une personne qui comme elle aurait également commis le péché de fornication sans comprendre l’étendue des répercussions, par exemple avec la personne avec qui l’acte a été commis.

(39:53) Proclame : « Ô mes serviteurs qui ont franchi les limites au détriment de leurs âmes, ne désespérez jamais de la miséricorde de Dieu. » En vérité Dieu pardonne tous les péchés. En vérité, Il est Celui qui pardonne, le miséricordieux. (39:54) Et revenez vers votre Seigneur, et soumettez-vous à Lui, avant que le châtiment ne vous frappe; aucun secours n’est [en effet] par la suite possible.

Une personne qui se convertit à l’Islam commence une nouvelle vie et devient une personne chaste, quelque soit son passé. Les restrictions suite à la fornication ou à l’adultère ne leur sont pas applicables et ils doivent être conscient et si possible préalablement informés des lois qui leur incombent une fois qu’ils embrassent l’Islam.

(46:31) Ô notre peuple, répondez à celui qui [vous] appelle vers Dieu et croyez en lui. Il [Dieu] vous pardonnera une partie de vos péchés et vous protégera contre un châtiment douloureux.

8. Accuser une personne de fornication/adultère: 4 témoins requis; punition en cas de manque de preuves

Quatre témoins sont requis pour qu’une personne soit convaincue de fornication/adultère (24:4, ).

Accuser à tort une personne de fornication est un pêché presque aussi catastrophique que la fornication elle-même, puisque cela équivaut à 80% du péché de fornication lui-même (80 coups de fouet au lieu de 100). Si une personne a été témoin d’un acte de fornication mais ne peut produire quatre témoins fiables au sujet de l’acte supposé – ce qui est quasiment impossible à moins que la personne ait été filmée (et même là il faudrait faire preuve d’extrême réserve tant qu’il n’y a pas preuve d’un acte sexuel en tant que tel) – il faut se garder de faire des accusations publiques car les conséquences peuvent être catastrophiques. Il y a des raisons profondes pour lesquelles même trois témoins visuels sont insuffisants pour accuser une personne de fornication. Dieu embrasse tout de sa sagesse.

L’évolution de la science rend plus facile le fait de prouver la fornication/adultère, puisqu’on peut identifier une personne en analysant son sperme, ou établir la parenté par une analyse génétique. Quatre experts fiables peuvent très bien attester d’un lien de parenté ou tenter de déterminer l’origine du sperme qui aurait été trouvé avec une femme suite à une relation illicite. Toute personne(s) – qui devrait obligatoirement être une ou des personnes physiques – qui aurait lancé une telle accusation et procédure judiciaire et aurait payé une telle analyse aurait intérêt à ne pas se tromper car elle encourrait alors une punition de 80 coups de fouet.

Une lecture des versets 24:2-10 montre que les personnes (musulmanes) coupables de fornication sont déchues du même rang que les autres musulmans en matière de droit de mariage. De même, les personnes qui se livrent à de fausses perdent le droit de servir de témoins pour le reste de leur vie (24:4), à moins qu’elles se repentent et soient pardonnées par la communauté.

Les quatre témoins requis pour prouver la fornication d’un musulman doivent être des témoins fiables, donc des musulmans dans le contexte coranique, si l’on se réfère à 5:106 qui donne l’exemple de deux témoins fiables requis pour un testament oral: Ils doivent obligatoirement être musulmans puisqu’ils doivent prêter serment après avoir accompli la prière rituelle.

D’un autre coté, une personne qui indiquerait à son entourage avoir été témoin qu’une personne semblerait avoir une liaison extra maritale ne devrait pas être inquiétée par une sentence de 80 coups de fouet tant qu’elle n’a pas lancée une accusation formelle d’adultère. Une telle sentence n’est applicable qu’une fois que l’accusation est spécifique et a été portée devant un tribunal. Avoir une relation extra maritale est très grave mais ne signifie pas forcément que la personne ait commis l’acte de fornication/adultère.

9. Les communautés non musulmanes sont elles soumises à la loi coranique dans une société islamique ?

(5:42)  Ils écoutent le mensonge et sont avides de gains illicites. Alors, s’ils viennent à toi, juge entre eux ou éloigne-toi d’eux. Et si tu t’éloigne d’eux, jamais ils ne pourront te faire le moindre mal; mais si tu juges, alors juge entre eux avec équité. En vérité, Dieu aime ceux qui sont équitables. (5:43) Mais comment peuvent-ils [donc] te demander d’être leur juge alors qu’ils ont en leur possession la Thora dans laquelle se trouve le jugement de Dieu ?! Ils se détournent ensuite après cela, et ne sont point du nombre des croyants. (5:44) En vérité, Nous avons révélé la Thora qui contient voie de rectitude et lumière. Les prophètes qui se sont soumis à Dieu ont prononcé, par son entremise, [leur] jugement envers ceux qui faisaient partie de la foi juive, de même que les rabbins et les docteurs à qui le livre de Dieu fut confié, et qui en furent témoins. Alors ne craignez pas les gens: Craignez-Moi ! Et ne troquez point [l’enseignement de] Mes versets en l’échange d’un vil prix. Et quiconque ne jugent point par l’entremise de ce que Dieu a révélé, voilà donc ceux qui sont mécréants ! (5:45) Et Nous y avons décrété à leur intention: Une âme en l’échange d’une âme, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent; les blessures entrent dans le cadre [de la loi] du talion. Mais quiconque y renonce par charité, bénéficie d’une absolution [de péchés] en sa faveur. Et quiconque ne jugent point par l’entremise de ce que Dieu a révélé, voilà donc ceux qui sont injustes. (5:46) Et Nous avons envoyé Jésus, fils de Marie, [pour marcher] dans leurs traces, et confirmer ce qu’il avait [hérité] entre ses mains de la thora, et Nous lui avons donné l’Evangile, qui contient voie de rectitude et lumière, confirmant ce qu’il avait [hérité] entre ses mains de la thora, ainsi que voie de rectitude et admonition pour ceux qui se refugient dans la piété. (5:47) Et laisse les gens de l’évangile juger par ce que Dieu y a révélé. Et quiconque ne juge pas par ce que Dieu a révélé, alors voilà ceux qui désobéissent. (5:48) En vérité, Nous t’avons révélé le livre (Ô Mohammed), confirmant le livre avant celui que tu as [hérité] entre les mains, et le subrogeant. Alors juge entre eux d’après ce que Dieu a révélé, et ne t’incline pas vers leurs vains désirs, maintenant que la vérité t’est parvenue. Pour chacun d’entre vous, nous avons prescrit une loi et une règle de vie; Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule et même communauté, mais Il vous met à l’épreuve au travers de ce qu’Il vous a décerné; alors rivalisez de bonnes œuvres; vous serez tous ramenés à Dieu, et il vous informera alors au sujet de vos disputes.

Une société islamique est une société basée sur la loi de Dieu, c’est-à-dire le Coran. Les versets ci-dessus reconnaissent aux chrétiens et aux juifs le droit d’avoir leurs propres cours de justice basées sur la Bible. Les religions non monothéistes et non basées sur la Bible ou le Coran sont considérées comme n’ayant pas hérité de la loi de Dieu, et ne sont pas donc pas éligibles à mettre en place leurs propres cours de justice; Elles sont donc sujettes à la loi coranique. Si des chrétiens ou des juifs demandent l’assistance de musulmans parce qu’ils ne peuvent résoudre leur différents, le verset 5:48 indique alors que c’est la loi coranique seule qui prévaut.

Les musulmans doivent être respectueux des lois en vigueur dans un pays non musulman s’ils désirent y habiter, et ne pas chercher à imposer la loi coranique si elle n’est pas acceptée par la majorité d’une population ou si on ne leur donne pas l’autorisation de mettre en place leur propre système de justice. Ils doivent par contre défendre leurs droits de façon pacifique s’ils sont persécutés, et ne jamais recourir à la violence à moins qu’on ne tente de les forcer d’abandonner leur religion ou que la persécution dépasse les limites. Certaines lois comme la sentence de 100 coups de fouet en cas de fornication ne doivent pas être appliquées dans un pays qui n’accepterait pas que les musulmans mettent en œuvre cette loi. Si un pays non musulman autorise les musulmans à avoir leur propres cours de justice, il est bien évident que la loi coranique s’appliquerait seulement aux musulmans. 

Si les musulmans respectent les lois dans une société non islamique, les non musulmans doivent respecter les lois islamiques dans une société islamique. C’est une question de bon sens et de réciprocité.

10. L’homosexualité:

L’homosexualité est interdite dans le Coran et considérée comme une abomination (26:165-166); deux personnes impliquées dans une relation homosexuelle et convaincue d’avoir eu un rapport de nature sexuelle encourent, par équivalence de la loi qui implique un homme et une femme, la même punition de 100 coups de fouet puisque c’est aussi un cas de fornication. Par équivalence du verset 4:15-16, la punition peut être doublée d’emprisonnement ou d’assignation à résidence (dans le but de les isoler de la société) si les coupables ne se repentent et ne se reforment pas.  

11. Le viol:

Violer une personne implique par définition l’acte de fornication, mais le coupable commet une double fornication puisqu’il force une personne non consentante. Par équivalence, le châtiment est donc de deux cents coups de fouets, sévères, puisque le coupable a utilisé la force pour parvenir à ses fins. La loi du talion répond dans ce cas à la violence par la violence. De plus un violeur doit être mis à l’écart de la société (emprisonnement) jusqu’à sa mort, par équivalence avec 4:15-16 (qui traitent des cas d’immoralités qui présentent des dangers pour la société), et du fait du danger qu’il présente dans le futur.

Dans le cas d’un viol couplé de meurtre, ou d’un violeur en série, la sentence peut être commuée en peine de mort ou autre type de sentence par équivalence avec le verset suivant:

(5:33) La seule récompense pour ceux qui combattent Dieu et Son messager et font tout leur possible pour semer la corruption sur la terre est (1) qu’ils soient mis à mort, (2) qu’ils soient crucifiés, (3) que leurs mains et pieds soient tranchés à l’opposé, ou (4) qu’ils soient bannis du pays. Cela équivaut pour eux au déshonneur dans cette vie, et à un châtiment terrible dans l’au delà.

Nous voyons donc que même dans le cas de crimes en série les plus extrêmes (5:33 suggère des crimes répétés), la sentence de peine de mort n’est pas forcément automatique et le Coran propose une variété de sentences, dont l’une pourrait être plus appropriée au type de crime commis, à sa gravité, aux circonstances et au choix de la proche famille de la victime qui décide (2:178) soit de l’application de la peine de mort, soit d’un dédommagement financier. Dans le cas de crimes en série d’une exceptionnelle gravité tels ceux dont il est question en 5:33, un dédommagement et une sentence alternative à la peine de mort sont envisageables à la place de la peine de mort. C’est une question de bon sens. 5:33 couvre beaucoup de cas de figure, un bannissement pourrait être justifié par exemple en cas d’échange de prisonniers de guerre.

Conclusion:

Le Coran est clair que le châtiment pour fornication est valable que l’on soit marié ou non (24:2).

Le Coran est clair que le châtiment en question est de 100 coups de fouet pour une personne libre (mariée ou non) et de 50 pour une femme qui vivait sous le joug de l’esclavage avant le mariage. Toute personne qui applique ce châtiment doit craindre Dieu et rejeter l’exemple des incrédules qui se comportent de façon impitoyable. Si le châtiment est réel, il n’est que superficiel. La sentence appliquée devant un groupe de témoins et les interdictions qui en découlent sont en réalité de loin l’aspect le plus marquant. L’emprisonnement ou assignation à résidence en cas de zinâ est levé si une personne (homme ou femme) se repent et se réforme.

Le Coran est clair qu’une femme mariée qui était esclave avant le mariage ne reçoit que la moitié de la punition d’une personne libre. On peut diviser 100 par 2 (= 50 coups de fouet), mais il est strictement impossible de diviser la mort par deux.

Le Coran est clair qu’une personne qui a reçue le châtiment pour avoir eu des relations sexuelles hors mariage peut se remarier à une personne semblable ou un polythéiste. On ne peut marier une personne morte par lapidation.

Le Coran est clair que seuls les idolâtres pratiquent la lapidation.

Le Coran est clair que tuer une personne volontairement et injustement (par exemple pour fornication ou adultère) se situe hors du strict cadre de la justice coranique (la justice de Dieu) et est donc passible de la peine de mort.

Seuls les gens sans foi, sans cœur, et aveugles peuvent oser subroger la loi de Dieu en matière de fornication ou d’adultère et la substituer par la loi de satan. Comment oser mettre en pratique la lapidation alors que le Coran met en échec et détruit cette loi païenne de façon si spectaculaire et irréfutable ?!